Journal de bord
I. Moribonde
Le plus beau, dans le village, c’est son silence. Les bâtiments sont immobiles, la lumière de la lune éclaire la place défendue de toutes parts. Allongée là, l’église laisse s’écouler les années, somnolente. Pourtant, elle seule savait briser le silence d’un seul coup de cloche, tromper le calme, par un va-et-vient tranquille. Le bonheur d’être la seule voix du village l’a gâté, ses blessures du passé cause autant de douleurs aux vivants, alors dépendant de sa présence. Cette responsabilité perturbe son sommeil, car il lui faudra prendre des risque et cela exige une possibilité de retour immédiat. Alors c’est dans un autre lieu, calculé et travaillé par toutes les parties de son corps, qu’elle trouvera sommeil. Immobile et pourtant déjà en métamorphose, là encore elle est la nouvelle voix qui guide les dizaines d’autres architectures moribond